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    Longtemps réservé à quelques initiés, il connaît aujourd'hui un extraordinaire engouement, au détriment parfois de son authenticité.

    En 12 questions, petit précis à l'attention de ceux qui adorent faire du neuf avec du vieux...

    Que signifie le mot «vintage»?

    D'origine anglaise, ce mot a d'abord servi à qualifier un millésime ancien de référence pour des spiritueux ou des vins, comme le porto. Par extension, il s'est appliqué à des vêtements et accessoires de mode anciens, des voitures de collection, des photographies et du mobilier design, de l'après-guerre jusqu'aux années 1980. Le Dictionnaire international de la mode ouvrage de référence qui vient d'être réédité, affine cette définition: «Le terme vintage a fini par désigner tout un jeu d'apparences utilisant des vêtements anciens, du mélange de fripes et de vêtements neufs portés au quotidien jusqu'aux pièces exceptionnelles.» Bref, le vintage bien compris ne doit jamais être porté des pieds à la tête comme un costume d'époque. Il impose un subtil mélange de styles, pour n'en créer finalement qu'un seul: le sien. Ceci est vrai en mode comme en décoration.

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    Actuellement, pas une photo de mode, pas une expo, pas un article sans que le mot soit employé. Pourquoi une telle frénésie?

     

    Attention, le vintage n'est pas né d'aujourd'hui. Dans les années 1970 déjà, on allait chiner aux puces des robes des années 1940 et 1950, mais tout ceci est longtemps resté réservé à un cercle d'initiés. Synonyme de seconde vie, le vintage nécessite en effet de posséder une vraie culture de mode pour repérer les pièces intéressantes et savoir les associer. Selon Katy Rodriguez, du magasin Resurrection, à Los Angeles, ce sont les top models comme Naomi Campbell et Kate Moss qui ont plus largement ouvert la voie, dans les années 1990, en portant des vêtements vintage lors d'événements officiels. Mais c'est en 2001 que le phénomène a véritablement explosé, avec l'apparition de Julia Roberts à la cérémonie des Oscars, portant une robe Valentino millésimée 1992. JUL-B4-AL-roberts-moss L'événement a jeté un premier pavé dans la mare du luxe et donné le coup d'envoi d'une véritable folie. Rapidement, toutes les stars s'y sont mises: Demi Moore, Winona Ryder, Nicole Kidman, Sarah Jessica Parker ou Jennifer Lopez, arborant voilà peu une robe Valentino 1967 précédemment vue sur Jackie Kennedy.

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    Le vintage ne concerne-t-il que des marques de luxe?

    Pas seulement, comme en témoigne l'aventure des jeans Levi's. Au début des années 1970, la marque décide de modifier sa fameuse étiquette (tab) cousue sur la poche arrière droite, ramenant le graphisme du «e» de Levi's de majuscule à minuscule. Un détail pour le grand public, une révolution pour les aficionados, qui baptisent «Big E» les 501 antérieurs à 1971. Ce sera la première datation officielle d'un vêtement n'étant pas issu de la couture. Le vintage concerne donc non seulement le luxe, mais aussi «des griffes pérennes qui font référence, des vêtements ou des accessoires au moins vieux de vingt ans et portables aujourd'hui», comme le précise Jean-Marc Loubier, PDG de Celine . Une pérennité qui en fait désormais les nouveaux basiques, offrant la garantie d'être à la mode partout, sans jamais se tromper . Et, actuellement, le phénomène s'exporte partout dans le monde, de Londres à Paris, de New York à Los Angeles ou à Tokyo.


    Porter des vêtements des années 1950 ou 1960, n'est-ce pas aussi une manière de refuser la mode du moment?

    C'est en tout cas une façon de ne pas en suivre tous les diktats. Certains aficionados ont d'ailleurs porté le vintage sur le terrain militant, comme l'Italien Antonio Annichiarico, avec sa marque Rifiuto speciale (Rejet industriel). Un véritable «programme vestimentaire», dont tous les vêtements cousus main à partir de tissus récupérés sont frappés de ce slogan. Lancé comme une protestation émanant du Sud à l'encontre du Nord, Rifiuto speciale exprime l'envie d'éthique et, comme le souligne Cristina Morozzi, grande figure milanaise de la mode et du design, une «nouvelle dignité stylistique». Comprendre le refus des panoplies imposées, des logos, des total look, des marques sandwichs. Bref, une réaction à l'uniformité et à la globalité. Ce qui hisse le vintage au rang d'un postulat et d'un engagement personnel à la manière des tee-shirts manifestes post-soixante-huitards. Le support a changé, mais le procédé reste le même.


    Où acheter aujourd'hui cette «contre-mode»?

    Sous le marteau des commissaires-priseurs, les noms du vintage sont évidemment ceux de la couture et du prêt-à-porter de luxe: Hermès, Chanel, Yves Saint Laurent, Givenchy, Balenciaga, Christian Dior...

    Toutes les maisons de vente s'y sont mises, avec en coulisse et quasi monopole, le cabinet d'expertises D. Chombert et F. Sternbach.

    C'est grâce à l'action de Françoise Sternbach, venue du prêt-à-porter, et de Dominique Chombert, fille du grand fourreur, que le vintage a été introduit à Drouot voilà quelques années.

    Ce sont elles qui ont imposé les ventes à thème: bagages et accessoires signés, fourrures et cuirs griffés, bijoux de fantaisie couture, et jusqu'à la récente vente de la collection

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    Mais il y a aussi les puces et des boutiques spécialisées?

    On peut toujours s'approvisionner sur les stands spécialisés des marchés aux puces de Saint-Ouen, à Paris, ou ceux de Portobello, à Londres. Les prix y ont monté en flèche, mais restent toujours inférieurs à ceux qui sont pratiqués dans les nombreuses boutiques que l'on voit fleurir un peu partout, jonglant entre la fripe et le dépôt-vente. N'oublions pas non plus les grands magasins: Bon Marché, Samaritaine ou Galeries Lafayette, qui consacrent désormais de larges espaces au phénomène, réunissant vêtements, accessoires et objets de déco. Mais, en la matière, les meilleures adresses restent les boutiques ultrapointues dont le travail de recherche et de sélection visionnaire (il en faut pour le vintage) garantit un haut niveau de qualité. Les plus fameuses? Didier Ludot, à Paris, ou les boutiques Decades et Lily & Cie, à Los Angeles, la dernière étant un peu une chapelle exclusive où n'entre pas qui veut...

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    De quelle époque datent les pièces majeures?


    Les reproductions font-elles aussi partie de cet univers?

     

    Absolument. Certaines pièces, comme la chaise Barcelona, de Mies van der Rohe, créée en 1929, et le fauteuil Wassily, dessiné par Marcel Breuer en 1925, ont été respectivement reproduits en 1948 et en 1958 par Knoll. La fameuse chaise longue LC4, dessinée en 1928 par Le Corbusier-Jeanneret-Perriand, est produite à nouveau par Cassina depuis 1965. C'est alors la règle de la première série qui prévaut. Ce qui implique une connaissance approfondie du design, un œil aiguisé et... un compte en banque bien fourni.

     

    Si vous n'êtes pas si puriste, vous pouvez vous contenter de ce que les amateurs appellent le «vintage neuf», soit tous les sièges, meubles ou luminaires produits sans discontinuité depuis leur création. Ainsi les sièges Tulip, d'Eero Saarinen, chez Knoll, ou la plupart des fauteuils de Pierre Paulin chez Artifort.


    La folie touche-t-elle d'autres domaines?

    Tous les secteurs du design sont concernés. Les premiers téléphones portables Motorola StarTac (autour de 50 €) sont désormais très prisés, tout comme les premiers Walkman Sony, les téléviseurs italiens Brionvega ou les écrans Téléavia dessinés par Roger Tallon (autour de 500 €) et les chaines hi-fi BeoSound de Bang & Olufsen, cette marque organisant elle-même son propre circuit auprès des galeries spécialisées dans le vintage 1970. Et, tout comme le vêtement vintage doit être porté pour mériter son rang, le design doit s'intégrer au logis pour échapper à la muséification. Dans son édition de janvier 2005, le magazine Antiquités Brocante consacrait pas moins de 16 pages au mobilier 1950, prônant son adaptation à la déco d'aujourd'hui.

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    Le vintage a donc de beaux jours devant lui?

    Le vintage représente un jalon de mémoire. Ces objets s'inscrivent dans l'époque comme les maillons d'une longue chaîne affective, au même titre que les meubles hérités de nos grands-parents. En fait, quand il ne fait pas l'objet d'une spéculation imbécile, le vintage est un parfait exemple de réinsertion . On n'a donc pas fini de chiner...

    par Pierre Léonforté


  • Commentaires

    1
    Dimanche 3 Août 2014 à 15:11

    De jolies robes bon dimanche bisous

     

    2
    Dimanche 3 Août 2014 à 16:55

    J'ai lu avec beaucoup d'intérêt ton article car j'aime beaucoup les objets anciens... beaucoup de mes meubles et pas mal de déco viennent de mes grands parents et des grands parents de mon mari.

    J'ai gardé quelques vêtements de mes jeunes années (68, 70 et même un peu de 90...) mais tout est en vrac dans un carton au grenier... peut-être que j'ai un trésor là-haut LOL !!!

    gros bisous

    Am

    3
    Dimanche 3 Août 2014 à 18:08

    biggrin Bonsoir, ma chère, Josy, me voici, sur ton agréable blog ! où j'ai contemplé ton intéressant article ! Je passe te remercier, de ta bonne visite, de ton bon commentaire. Je te souhaite une bonne fin de journée, pour ce soir, une bonne soirée, une douce nuit. Au plaisir, mes très tendres amitiés, de très gros bisous, ton amie du midi.

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    4
    Lundi 4 Août 2014 à 14:01

    bonne semaine a toi aussi !

    ah, la vintage, nouvelle mode, rien ne crée tout se transforme, la nostalgie des jours heureux !

    les jeunes regrettent nos belles années 60-70, comme disent les anciens s'était l'bon temps !!

    j'avais gardé quelques vêtements, mais comme l'age et surtout certaines rondeurs aww sont venues s'installer là où j'avais pas envie quelles se mettent, j'ai donné a emaüs!

    bonne aprés midi

    bisous

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